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Lutte contre l’exploitation sexuelle : Les recommandations de l’ONU
Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, a fait part de son souhait de voir les droits des victimes d’exploitation et d'abus sexuels placés au premier plan de la campagne contre ce fléau.Guterres appelle également, dans le cadre des efforts visant à mettre en place des mesures spéciales de protection contre l’exploitation et les abus sexuels, à l’instauration d’une grande transparence en matière de rapports et d’enquêtes dans le but de mettre fin à l’impunité des auteurs de ces pires formes de maltraitance.
Les recommandations du Secrétaire général de l’ONU figuraient dans son rapport sur les mesures spéciales de protection contre l’exploitation et les abus sexuels, publié vendredi.Le rapport, considéré par Guterres comme « une nouvelle approche à l’examen de l’Assemblée générale », a en outre recommandé la création d’un réseau multipartite pour soutenir les efforts des Nations unies pour prévenir et réagir à l’exploitation sexuelle ainsi que la sensibilisation et le partage de sensibilisation aux meilleures pratiques pour mettre fin à ce fléau. Ces recommandations, telles que soulignées dans le rapport, sont les grandes lignes d’une stratégie centrée sur les victimes, fondée sur la transparence, la responsabilité et la garantie de la justice.« De tels actes de cruauté ne devraient jamais avoir lieu et le personnel de l’Organisation des Nations unies, à quelque titre que ce soit, ne devraient jamais être associé à de tels crimes vils et vicieux », souligne le rapport qui cite le patron de l’ONU.Le rapport souligne que la nouvelle approche de M. Guterres pour combattre l’exploitation et les abus sexuels cherche également à établir un partenariat solide avec les Etats membres et à éliminer ce fléau.
Odilon Serge A.
Projet de révision de la Constitution : « C’est une insulte à l’intelligence collective », selon Victor Topanou
L’ancien Garde des sceaux, Victor Prudent Topanou était l’invité de l’émission Zone Franche de Canal 3, hier dimanche 12 mars 2017. Après celle effectuée par le ministre de la justice Joseph Djogbénou, cette sortie médiatique de Victor Topanou fut consacrée à l’analyse du processus de la révision de la constitution.
« J’ai écouté avec colère, les propos du ministre », a déclaré Victor Topanou au sujet de la sortie du ministre de la justice Joseph Djogbénou, qui fixe le mois de mars en cours comme celui de la révision de la loi fondamentale du Bénin. « C’est une insulte à l’intelligence collective » s’est indigné Victor Topanou. Il dénonce à cet effet, le renoncement à la parole présidentielle du Chef de l’Etat, Patrice Talon, qui, au cours de son interview du 1er août s’est engagé à convoquer une consultation populaire afin de faire aboutir la révision de la constitution au plus tard fin décembre 2016. Victor Topanou s’insurge par ailleurs contre les propos du ministre Djogbénou, qui, sans aucun préalable, fixe le mois de mars comme celui de la révision de la constitution : « La parole présidentielle est sacrée » a-t-il rappelé.
Ensuite Victor Topanou a fait le constat du renoncement à ses engagements personnels par le ministre Djogbénou qui en 2012, affirmait que « même le changement d’une seule virgule de la constitution devrait être fait par voie référendaire ». Pour l’ancien ministre, alors même qu’aucun texte n’est disponible jusqu’au 12 mars, le ministre évoque ce mois comme celui de la révision. Si l’on suppose que le gouvernement dépose le projet le 15 mars, « les deux semaines restantes suffiront-elles pour amender et adopter un texte qui doit régir le peuple ? », s’est-il interrogé. « C’est un manque de respect pour le peuple que le ministre vienne parler d’un texte qui n’existe pas », a regretté Topanou.
Nécessité d’un référendum
Reprenant à son compte, les propos tenus par l’actuel Garde des sceaux en 2012, Victor Topanou affirme que la révision de la constitution est une question qui devrait revêtir la transparence qui garantit la confiance. Il dénonce donc le glissement de la procédure référendaire vers celle parlementaire sous prétexte du caractère onéreux du référendum qui couterait 10 milliards de FCFA au contribuable béninois. « Cela n’a pas de sens », fait-il savoir. C’est la règle du jeu démocratique et le référendum vaut au même titre que la présidentielle, les législatives et les communales et locales. « Il faut placer le peuple au cœur du débat », a-t-il fermement recommandé au gouvernement.
Les 3 modes de révision
Victor Topanou distingue trois types de révisons de la constitution : la révision opportuniste, celle des crises et le cas du Bénin qui est une révision de confort. Et dans le cas d’espèce, il faut poser un diagnostic afin de proposer des solutions. Selon lui, aucun diagnostic n’a été fait pour apprécier la pertinence des solutions. Selon ses propos, les arguments avancés notamment, la nomination des présidents de la Cour suprême et de la Haac et la présidence du Conseil supérieur de la magistrature par le Chef de l’Etat, le mandat unique sont des questions qui devraient faire l’objet de débat, afin d’en faire une évaluation pour proposer des solutions pertinentes. Pour ce qui concerne la cour des comptes, l’ancien ministre affirme qu’il aura suffi d’insérer une loi de deux articles dans la constitution ou revoir les textes régissant la cour suprême pour régler cet état de choses. Le peuple est souverain dit-il et lui imposer une solution serait dangereux. « Je n’ai rien contre la réformes, encore faudrait-il que le diagnostic soit bon et que les solutions apportées soient meilleures », affirmera-il. L’invité a également abordé les questions relatives au déguerpissement de la population abandonnée par les élites intellectuelles et les hommes politiques, mais aussi les raisons qui soutiennent son soutien à Sébastien Ajavon lors de la présidentielle de mars 2016.
Odilon Serge Anagonou
Construction de l’aéroport de Glo-Djigbé : les populations adhèrent au projet mais sont inquiètes
Le gouvernement du Président Patrice Talon entend faire du projet de construction de l’aéroport international de Glo-Djigbé, vieux d’une quarante d’année, une réalité d’ici 2021. Ce vendredi 10 mars 2017, les travaux préparatoires ont été lancés par le ministre des Infrastructures et des Transports, Hervé Hêhomey, soutenu par trois autres membres du gouvernement.
Le projet est prévu pour être bâti sur 3028 hectares et couvre trois communes du département de l’Atlantique à savoir les communes d’Abomey-Calavi, de Tori et de Zè. La construction de cet aéroport selon le Préfet de l’Atlantique, va transfigurer toute la zone et le pays. Cette annonce a ému les populations qui ont dit leur adhésion au projet. Toutefois, elles craignent la disparition d’un certain nombre de leurs villages, notamment les villages de Djissoukpa, de Glégbodji I et II, de Houeze et de Djitin et avec leurs histoires. Par la voix du Chef d’arrondissement de Glo-Djigbé, Thomas Houinsou, elles ont fait part de leurs inquiétudes. Par la même occasion, elles ont plaidé pour que le projet soit repoussé d’un ou deux kilomètres de la route afin de « conserver pour la postérité » l’histoire de leurs villages.
En réaction à cette doléance, le ministre des Infrastructures a rassuré les habitants des villages et parcelles dans l’emprise du projet que les enquêtes foncières vont être conduites avec elles, de façon consensuelle. Il a également assuré que le gouvernement dédommagera les propriétaires terriens, conformément aux lois de la République.
Par Odilon Serge ANAGONOU -11 Mar 2017
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L’Eglise catholique peut continuer son « chemin de croix… » : La Rupture entre amalgame et rétropédalage
Dans la foulée d’une polémique née de l’occupation de l’espace public par les musulmans à Cadjehoun (Cotonou), le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Fifamè Joseph Djogbénou, est monté au créneau pour soutenir le préfet du Littoral, Modeste Toboula dans ses agissements. « Le gouvernement considère que les rues, les espaces publics ne peuvent plus être exposés à l’expression de la foi et de la religion. De ce point de vue, quelles que soient les confessions, musulmane, chrétienne, religions endogènes, l’expression de la foi ne doit plus consister en l’occupation de l’espace public», a-t-il martelé fin janvier 2017. Ce membre du gouvernement Talon se fera on ne peut plus clair : «les chemins de la croix ne devraient plus consister en l’occupation de l’espace public (…). Les grandes manifestations (…) ne devraient plus être faites par l’occupation de l’espace public (…). C’est une mesure qui s’applique à chacun de nous, c’est une mesure qui s’applique à chacune des confessions religieuses ». Et de préciser que le gouvernement a prévu des mesures d’accompagnement. «Les stades sont-là», a indiqué Joseph Djogbénou. Contrairement à ce que pensait le gouvernement, cette sortie du professeur agrégé de Droit n’a pas pu calmer les esprits. Les réactions étaient vives aussi bien du côté de l’Union islamique du Bénin que de l’Eglise catholique à travers l’intervention du père Julien Pénou. Face à la tension, des ministres du gouvernement ont eu des rencontres avec les musulmans, qui au finish, ont été reçus par le président de la République. A la présidence de la République, Patrice Talon n’a pas voulu livrer ses collaborateurs, et a tenté d’afficher un air de fermeté. Mais quand on décrypte bien le message, les musulmans peuvent continuer à prier sur les espaces publics jouxtant les mosquées, surtout que cette prière spéciale des vendredis ne dure pas. Il s’agit naturellement d’une occupation temporaire. Même si le gouvernement a dit que la chose sera tolérée en attendant la construction de mosquées plus spacieuses et modernes, on peut conclure que l’Exécutif n’a pas du tout mûri sa décision. Solidarité gouvernementale oblige, on a dû soutenir une position.
La preuve…
Et pour s’en convaincre, il suffit de bien analyser le communiqué de la Conférence épiscopale du Bénin (Ceb) rendu public le 6 mars, et signé de son président Monseigneur Victor Agbanou. Ce communiqué publié par votre Journal Matin Libre, à la page 2 de sa parution d’hier mercredi, dit exactement ceci : « Fils et filles bien-aimés de Dieu. Depuis quelques temps, la mise en application de la décision du gouvernement portant libération de l’espace public a créé beaucoup de confusions et d’incompréhensions dans l’opinion publique surtout au sujet des manifestations religieuses dans l’espace public. En réponse à l’invitation du ministre de l’Intérieur, de la sécurité publique et des cultes, M. Sacca Lafia, une délégation de la Conférence épiscopale du Bénin (Ceb) a été reçue le vendredi 3 mars 2017, en présence de Me Joseph Djogbenou, Garde des sceaux, ministre de la Justice, de la législation. Au regard des clarifications données par les ministres, il ressort que : 1- La décision vise essentiellement toute occupation durable et permanente de l’espace public, au point de troubler l’ordre public ; 2-Le gouvernement n’a aucunement l’intention de s’en prendre aux confessions religieuses, bases fondamentales de notre pays, même en tant qu’Etat laïc ; 3-Demeurent par conséquent autorisées, dans les espaces publics, les manifestations religieuses ponctuelles à caractère national, en l’occurrence pour l’Eglise catholique Le Chemin de croix du vendredi saint, La procession du Christ Roi, Le pèlerinage de Dassa, etc. Quant aux rares cortèges processionnels ponctuels, on continuera, comme par le passé, d’en aviser les autorités locales, pour bénéficier de l’encadrement des forces de sécurité. En conséquence, la Conférence épiscopale du Bénin, invite les fidèles catholiques et toutes les personnes de bonne volonté au calme et à la prière, en ce temps de carême pour que règnent dans notre pays, la paix et la cohésion, gages de tout développement. Bon temps de carême à tous et à chacun ! ». Le contenu du message de la Ceb à la communauté catholique montre combien le gouvernement de la Rupture, du Nouveau départ et du Bénin Révélé amalgamait ou s’embrouillait. Beaucoup avaient dit que la décision ne tient pas la route. Mais, l’Exécutif, au lieu de faire son mea culpa à qui de droit, avait préféré faire durer la tension tout en criant à l’intox. Au point 2 de son communiqué, la Ceb a dû chercher une situation atténuante au gouvernement. Sinon, aux points 1 et 3, on perçoit clairement l’impréparation du gouvernement avant de se jeter à l’eau. En quoi Christ Roi, le chemin de croix et autres manifestations religieuses sont permanents et durent-ils dans le temps ? L’autre pan du communiqué qui paraît ironique, est là où la Ceb fait mention de ses « RARES cortèges processionnels ponctuels … ». Malheureusement, sur ce point aussi, le gouvernement n’aura pas grand-chose à y reprocher. La Ceb a bien précisé qu’elle « continuera, comme par le passé (c’est-à-dire qu’elle en à l’habitude), à « aviser » qui de droit. Rien de nouveau donc, semble dire la Ceb au gouvernement. On pourrait se demander pourquoi tout ce spectacle à provoquer l’ire des citoyens il y a de cela un peu plus d’un mois ? En tout cas, l’interprétation du communiqué de la Ceb et de ce qu’ont obtenu les autres confessions religieuses des rencontres qu’elles ont eues avec le gouvernement, montre que le gouvernement n’a pas pu maintenir sa position. En un mot, il y a cédé devant des pratiques confessionnelles aussi vieilles que le monde. Enième rétropédalage donc !
Odilon Serge Anagonou